« La hargne ! » Sur la ligne de départ du Roc d’Azur, Hugo Drechou avait clairement affiché son état d’esprit après son bris de chaine qui l’avait contraint à l’abandon, seulement 30 mètres après le départ, vendredi, sur le Ford Roc Marathon. Après 2h18’30’’ d’effort pour parcourir les 54,5 km au programme, c’est en vainqueur qu’il a cette fois franchi la ligne d’arrivée, une minute devant son compatriote Mathis Azzaro, grand espoir de la discipline, et 3’30 devant l’Italien Fabian Rabensteiner. Deuxième l’an dernier (il avait gagné le Roc Marathon), il inscrit pour la première fois son nom au palmarès du Roc d’Azur et succède à Jordan Sarrou. « Gagner le Roc d’Azur, en France, c’est très important, confie Drechou, 32 ans. L’impact est plus fort que pour les autres courses. Ça permet aussi de partir avec un gros moral pour l’hiver. J’étais confiant dans mes sensations et j’avais décidé d’être devant dès le début. Mais il fallait contrôler ma hargne et l’envie de revanche. Il ne faut pas faire trop d’effort d’entrée et rester dans les roues au début. J’étais motivé, mais une petite voix me disait de me calmer. Mathis est très fort dans les descentes et moi dans les montées. On s’est bien entendus et ça nous a permis de creuser l’écart. Je savais que je ne devais pas arriver au sprint avec un jeune comme Mathis. L’année dernière j’avais échoué sur la course reine même si une deuxième place c’est très bien. Cette fois, je l’ai cette victoire ! »
Arrivé dans la nuit du Tour de Lombardie, Romain Bardet prend la 10e place à moins de 5 minutes du vainqueur.
Noémie Garnier succède à Pauline Ferrand-Prévot
Du bleu-blanc-rouge aussi dans la course féminine avec le succès de la jeune Noémie Garnier sacrée avec son joli maillot tricolore de championne de France Espoirs. En 2h49’27’’, elle succède à Pauline Ferrand-Prévot. À 22 ans, la gagnante, fidèle au Roc depuis ses années cadettes, est partie au train au fil de la course. « Gagner le Roc d’Azur pour ma dernière course avec le maillot tricolore Espoirs, c’est génial, explique la Française. J’ai pris mon rythme tranquillement et j’ai profité à fond de cette journée. Dans le Bougnon, j’avais des frissons. On aurait dit le Tour de France. Je n’ai pas vu passer la bosse. Je me suis décidée à venir jeudi soir. J’ai pris la route vendredi, fait 9 heures de voiture depuis Le Mans et me voilà ici et je gagne ! Aujourd’hui, j’ai profité de chaque kilomètre, de l’ambiance, de la foule, du soleil. C’était formidable. Le Roc c’est quand même quelque chose. » Le podium est entièrement français avec Constance Valentin (2h56’29’’) à la deuxième place, et Marine Allione (2h58’44’’) à la troisième.